Le XVIIIe siècle : la naissance et la propagation
Le piano naît en 1698 du clavecin et des mains de Bartolomeo Cristofori, facteur de clavecin. Sa version première (qu’on appelle le piano-forte, parce qu’il peut jouer piano et forte) a peu de chose à voir avec l’instrument actuel. Il peine à s’imposer jusqu’en 1770, car l’époque n’est pas encore réceptive à ses sonorités : l’Italie de l’époque est tournée vers l’opéra et par une musique instrumentale où domine la basse continue. Au fur et à mesure de ses progressions techniques et de la diminution de son prix de vente, le piano-forte progresse. Sa progression est tardive en France, en raison de l’omniprésence du clavecin. Toutefois, les révolutionnaires de 1789 saccagent les demeures des nobles et brûlent les clavecins des aristocrates : la voie est ouverte à la nouveauté. Les éditeurs de piano s’intéressent de près à cet engouement en proposant des partitions « pour le clavecin ou le piano-forte » ; la pratique est courante à l’époque classique et disparaît au début du siècle suivant. Peu à peu, les compositeurs se prennent d’affection pour l’instrument : Mozart est de passage à Augsbourg en 1777, et découvre un des pianos-fortes du facteur Stein. Sa décision est prise, il abandonne le clavecin pour le piano et nous livrera de mémorables concertos pour piano. Le piano-forte évolue grandement au tournant du XIXe siècle, car les compositeurs souhaite plus de nuances, afin d’exprimer les sentiments de leurs choix. De plus, les salles de concert grandissent, suite à l’engouement du public et le piano-forte doit passer d’un public de quelques aristocrates à un vaste auditoire. A la suite de cette période, on parle de piano d’une part parce que c’est plus facile à dire, et d’autre part parce que l’instrument a changé.
Le XIXe siècle : l’instrument romantique de prédilection
Le répertoire du piano s’enrichit considérablement avec Chopin, qui est le premier compositeur à se tourner de manière (quasi) exclusive vers l’instrument, lui donnant ses lettres de noblesse. Charmé par la virtuosité de Paganini au violon, Liszt cherche à l’appliquer au piano et créé la « très grande virtuosité » ainsi qu’un nombre impressionnant de transcriptions pour piano d’oeuvres symphoniques. Dans les pays germaniques, on assiste à l’émergence d’un grand nombre de compositeurs, pianistes et virtuoses : on peut penser aux oeuvres révolutionnaires de Beethoven, puis à celles de Schubert, Mendelssohn, Schumann et Brahms. Une école française émerge après 1870, elle regroupe Saint-Saëns, Bizet, Franck, Chausson, et Chabrier.
Le piano aux temps modernes
Une nouvelle école émerge en France avec Fauré, Dukas, Ravel, Pierné, Roussel, Satie, et Schmitt. On peut aussi selon le cas y adjoindre Debussy. Certaines écoles nationales peuvent se prévaloir d’oeuvres entrées dans l’histoire, comme avec Grieg en Norvège, Gershwin, Copland et Ives aux Etats-Unis, mais aussi la très prolifique école russe : Rachmaninov, Scriabine, Chostakovitch et Prokofiev donneront d’immenses pages de l’histoire du piano.
Sources
VIGNAL, Marc, Dictionnaire de la musique, Editions Larousse, 2011
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